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LE JUGE FAYARD dit " LE SHERIFF "

Le Juge Fayard dit Le Shériff est un film français réalisé par Yves Boisset, sorti en 1977. Il est inspiré par l'assassinat du juge François Renaud le3 juillet 1975.

 

Un jeune juge, surnommé « le Shérif » en raison de son intégrité et de ses méthodes peu orthodoxes dans le monde de la magistrature, enquête àSaint-Étienne sur une affaire délicate : un cas de braquage de station-service avec agression, qui impliquerait par ricochet des personnages haut placés.

Dans une ville de province, le jeune juge Jean-Marie Fayard, n’hésite pas à inculper les puissants, quitte à se faire rappeler à l’ordre par sa hiérarchie. Un jour, après avoir provoqué une vive polémique auprès de ses supérieurs hiérarchiques en ayant arrêté un grand patron coupable de plusieurs manquements mortels à la sécurité de ses ouvriers (alors que celui-ci a des relations politiques puissantes), il se voit confier une sombre affaire de braquage avec agression. Un des malfrats impliqué a été formellement reconnu par le pompiste agressé. Mais l'agresseur, surnommé Paulo, dispose d'un alibi à toute épreuve. Une enquête approfondie amène Fayard à soupçonner le suspect d'avoir bénéficié d'un témoignage de complaisance, et à en déduire que des personnages haut placés sont impliqués dans cette histoire. Fayard met alors en cause le responsable d’une société de gardiennage, qui est bientôt retrouvé assassiné. Le juge et sa compagne sont alors très rapidement menacés. Malgré les pressions et les menaces de représailles, Fayard n'en est que plus décidé à poursuivre ses investigations. Aidé par l’inspecteur Marec, il remonte jusqu’au docteur, un criminel qui semble préparer un gros coup depuis la prison où il est incarcéré. Mais cette affaire se révèle vite dangereuse, car elle mêle le grand banditisme à la politique.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Yves Boisset, assisté de Sébastien Grall

 

Scénario : Yves Boisset et Claude Veillot

 

Photographie : Jacques Loiseleux

 

Décors : Serge Sommier

 

Costumes : Manuel Tortosa

 

Maquillage : Florence Fouquier D'Herouël

 

Son : Michel Chamard

 

Cascades : Dany Gaillard

 

Perchman : Émile Balin

 

Électricien : Michel Jaume

 

Montage : Albert Jurgenson et Laurence Leininger

 

Assistants montage : Nelly Meunier et Nadine Muse

 

Musique : Philippe Sarde

 

Production : Yves Peyrot, Yves Gasser et Lise Fayolle

Producteur délégué : Henri Gilles

Producteur associé : Daniel Messère

Assistant de production : Philippe Allaire

 

Directeur de production : Bernard Lorain

 

Premiers assistants-réalisateurs : Robert Boulic et Jean-Claude García

Deuxième assistant-réalisateur : Sebastien Grall

 

Sociétés de production : Production Companies (France), Action Films (France), Filmédis (France) et Société Française de Production (France)

Sociétés de distribution : Compagnie Commerciale Française Cinématographique (distributeur d'origine), Jupiter Communications

 

Pays d'origine :  France

 

Langue originale : français

 

Format : 35mm — couleur par Eastmancolor — 1,66:1 — son monophonique

 

Genre : policier, drame, thriller

 

Durée : 112 minutes

 

Date de sortie :  12 janvier 1977, reprise le 2 avril 2014 en version restaurée

(fr) Classifications CNC : tous publics, Art et Essai (visa d'exploitation no 45972 délivrée le 11 janvier 1977)

COMMENTAIRES

Le tournage du film s'est déroulé à Saint-Étienne et à Aix-en-Provence pour les scènes du Palais de justice.

 

Le nom d'une organisation politique nommée le SAC est clairement cité dans le film et a été jugé diffamatoire, tout comme l’utilisation du nom d'un député nommé Chalaberd dont la consonance pouvait rappeler celle d'un ministre existant (Albin Chalandon). Les répliques contenant ce nom d'homme politique fictif ont été remplacées par d'autres faisant référence à un nom sémantiquement plus neutre. À la suite d'une décision de justice, le nom du SAC a été remplacé par un « bip » lors de la sortie du film en salles. Avec la dissolution du SAC par François Mitterrand le 3 août 1982, la censure a été annulée.

 

Lors de la diffusion du film à la télévision à partir de la fin des années 1980, le nom du SAC apparaît dès qu'il est prononcé, sans aucune censure.

Le gang des Stéphanois dont parle le film est probablement une allusion au célèbre gang des Lyonnais.

 

Le film passa aux Dossiers de l'écran en présence d'Alain Peyrefitte et de Jean-François Kahn. Le premier rappela que le film amalgamait des éléments appartenant à plusieurs affaires distinctes des années 70 (inculpation d'un patron suite à un accident du travail, mutation à Hazebrouck d'un juge "zélé", et bien sûr assassinat du juge Renaud). Le second fit valoir que ces affaires controversées avaient cependant bien toutes eu lieu en France au cours des deux mêmes décennies. Le débat fut courtois et de très bonne tenue de part et d'autre.

 

Lors du tournage du film, Yves Boisset observe Patrick Dewaere qui, selon lui, n'interprète pas le rôle mais l'incarne et le vit, et révèle alors (dans le livre de Mado Maurin) : « Ce jour-là, j'ai compris qu'il ne jouait pas, mais qu'il vivait la scène et je me suis dit, mon Dieu, il est en danger ! ».

Au cours de la préparation d'une séquence devant être réalisée au palais de justice d'Aix-en-Provence où se déroule le film, Dewaere, contrarié par une interdiction de manger à l'intérieur de l'édifice, s'énerve contre le réalisateur qui entend le raisonner. Devant toute l'équipe technique l'acteur propose de se battre avec Yves Boisset, pour régler la question de manière virile. Après avoir échangé deux coups de poing, Dewaere se met à rire et déclare  : « Au moins, maintenant, on est copains ! ». La fin du tournage se déroule sans aucun accroc, l'acteur s'attachant à exécuter scrupuleusement tout ce que lui demandera le metteur en scène. Selon Boisset dans le même ouvrage, l'acteur dissimule alors en réalité son hyper-sensibilité et sa très grande pudeur, par de constantes provocations, un comportement volontairement agressif, « parce que même pour un empire, il n'aurait pas voulu être tout simplement gentil ». Il ajoute que l'acteur souffre alors considérablement de sa rupture avec Miou-Miou, survenue quelques semaines auparavant, l'actrice ayant rejoint Julien Clerc.

 

Yves Boisset raconte qu'une nuit à Saint-Étienne, de retour d'une réunion tardive avec le maire, il aperçoit Dewaere en train d'arracher les dizaines d'affiches de Julien Clerc qui est alors en tournée dans la même ville. Le réalisateur n'ose pas le surprendre et ressent alors qu'il « devait être terriblement malheureux ».

 

Dans le même livre, Yves Boisset explique à Mado Maurin qu'après Le Juge Fayard dit Le Shérif, il mesure à quel point ses rôles peuvent influencer la vie de Dewaere. Le réalisateur se jure alors de ne lui proposer que des personnages et des histoires positives comme dans les films La Clé sur la porte ou encore Le Prix du danger qu'il ne pourra jamais tourner, ayant mis fin à ses jours quelques mois avant le début du tournage.

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