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LILY AIME MOI

Lily aime-moi est un film français réalisé par Maurice Dugowson et sorti en 1975.

 

François est journaliste. Son rédacteur en chef lui confie un reportage sur les ouvriers. Hélas pour François, l'ouvrier vers lequel il a été orienté, un nommé Claude, a d’autres préoccupations : sa femme Lily vient juste de quitter le foyer conjugal. François se montre alors moins soucieux de son article que de l'état moral de Claude. Il l'emmène en bordée : après lui avoir présenté son ami le boxeur Johnny Cask, les 3 hommes vont passer la soirée dans une réception chez des bourgeois en pleine passion prolétarienne et révolutionnaire. Claude n’ayant qu'une obsession, reconquérir Lily qui est retournée chez ses parents, le trio part à la campagne pour la retrouver. François déploie son talent de médiateur, et se montre vite optimiste sur la conclusion de l'entreprise. Les amis s'installent à l'hôtel dans le village voisin. Les jours passent, entre beuveries et discussions philosophiques. Claude fait le siège chez les parents de Lily. Johnny (de son vrai prénom Gaston) se maintient en forme pour remonter sur le ring.François écrit son article.

FICHE TECHNIQUE

Réalisateur : Maurice Dugowson

 

Scénario : Michel Vianey

 

Dialoguiste : Maurice Dugowson

 

Musique : Edgardo Canton

 

Directeur de la photographie : André Diot

 

Cadreur : Yves Agostini

 

Ingénieur du son : Jean-Pierre Ruh

 

Décorateur : Raoul Albert

 

Maquilleuse : Jacqueline Pipard

 

Assistants-réalisateur : Jean-Claude Sussfeld, Robert Nador

 

Photographe de plateau : Alain Fontenay

 

Monteuse : Cécile Decugis

 

Affichiste : Jean-Michel Folon

 

Pays d’origine :  France

 

Date de tournage : 1974

 

Société de production : Caméra One (France)

Producteur : Michel Seydoux

Directeur de production : Jean-Pierre Spiri-Mercanton

 

Distributeur d'origine : Caméra One

 

Format : Couleur par Eastmancolor — Son monophonique —35 mm

 

Genre : Comédie dramatique

 

Durée : 100 minutes

 

Dates de sortie : 30 avril 1975 en  France

COMMENTAIRES

Dans le documentaire datant de 2005 réalisé par Alexandre Moix figurant dans le DVD du film, « La bande à Lilly »2, le producteur Michel Seydoux, le réalisateur Maurice Dugowson, les acteursJean-Michel Folon, Miou-Miou, Rufus, Zouzou et l'opérateur du son Jean-Pierre Ruh, s'expriment au sujet du film. On apprend ainsi que le budget du film est serré. Les compétences du réalisateur de télévision Dugowson, capable de s'adapter au grand écran sont soulignées par le producteur. Le réalisateur parle du scénario basé sur l'histoire de trois anti-héros un peu ratés, un journaliste, un boxeur et un ouvrier qui vont échanger des pensées sur leur existence. Il précise que l'amour surgit dans ce trio d'amitié, avec les personnages interprétés par Miou-Miou et Zouzou. Lors d'un interview à la télévision, Dewaere déclare : « Ce qui arrive à ce type là, c'est vraiment une histoire politique ». La raison de cette rupture est donc essentiellement matérielle. Dewaere précise qu'elle quitte l'ouvrier en précarité pour ces motifs.

 

Rufus dévoile aussi que de multiples improvisations du trio d'acteurs ont été intégrées au film. Folon déclare : « Maurice se nourrissait de nos vies pour nourrir son film ». Célèbre comme affichiste et artiste peintre, Folon confirme que sa participation comme acteur de premier plan du film a été difficile, notamment auprès de certains producteurs. Pourtant, avant cette première expérience, ses amis Wim Wenders, Roman Polanski, Woody Allen l'avaient encouragé et imaginaient des projets pour lui. François Truffaut, juste avant sa mort, lui avait également promis un futur rôle. Folon évoque un dialogue avec Gérard Depardieu à la même période, ce dernier lui déconseille de devenir acteur, en délivrant une phrase poétique : « Tu n'es pas fait pour évoluer sur la palette d'un autre. Tu es quelqu'un qui doit tenir la palette ». Bien avant le tournage de ce qui sera son dernier film mais qu'il n'incarnera jamais (Edith et Marcel de Claude Lelouch), Patrick Deware s'entraîne pour être crédible comme boxeur. Il déclare qu'il est réellement monté sur le ring pour une rencontre hors tournage mais a fait match nul, ce qui l'énerve et l'oblige à refaire un nouveau combat avec le même boxeur professionnel. Zouzou déclare qu'elle ne devait pas faire partie de la distribution mais elle convainc le réalisateur, lors des bouts d'essai. Zouzou relate une ambiance très sereine, drôle et positive lors du tournage.

 

Folon et Rufus livrent aussi quelques secrets dans le travail de Dewaere sur ce film. Il « gomme, il nettoie, il simplifie le plus possible » son jeu d'acteur. Folon relate que lors du tournage entre deux plans, Dewaere lui a lu la fin de Cyrano de Bergerac et que tous deux étaient en larmes à la fin de la tirade. Rufus évoque également la fragilité, la modestie et la grande solitude éprouvée par son ami acteur, en pleine période de gloire : « aussi fragile qu'un enfant ». Dans l'un des dialogues du film, à travers son personnage de boxeur raté, l'acteur dévoile une part intime de ses errances personnelle dans la vie réelle en multipliant les expériences d'amours sans lendemain, en avouant à son ami une parole prémonitoire concernant le suicide : « Et je m'emmerde... À me pendre ! ».

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